Petit disclaimer.
I'm bilingual.
I'm living in a country that is officially bilingual.
Some of you are bilingual.
Therefore, this blog will be too. Sorry for the slight inconveniences that may arise.
The following is an article I wrote for the PST journal, a few weeks ago.
"Une française au Cameroun"
À Philadelphie, quand on nous a demandé de choisir trois adjectifs pour nous décrire, mon premier mot c’était " française. " Moitié-française, moitié-amicaine, je me suis toujours fiée de plus au bleu, blanc, et rouge. Après avoir passe énumerables étés et un semestre en France, j’étais convaincue que mon bonheur m’attendait en Gaulle. Mon projet de vie, tant que je tiens à cela, consiste du moins de temps que possible aux Etats-Unis avant que je ne puisse rentrée à mon Paris chéri, diplôme en main.
J’ai ressenti ma culpabilité de " blanche " surtout il y a un an et demi. Dans un cours de danse africaine dont le prof était Malien, nous avons découvert que tout le monde parlaient français – mais les autres venaient du Mali, de la Somalie, de l’Ethiopie, du Ghana, et de l’Haïti. Les colonisés – et moi, la colonialiste, la française, celle qui parlait la langue " pure et non-diluée. " (Pour ceux qui m’écoutent en français, pourtant, cette française fait même beaucoup d’erreurs de grammaire, de vocabulaire, et d’accent). Comment, alors, réagirai-je au sein d’un pays francophone, une ancienne colonie de la France?
Après un mois ici – et même dès le début – j’aime beaucoup le Cameroun. Je suis contente de ma vie ici. Mais tous les jours, avec mon petit-déjeuner de baguette et de Nescafé, je ressens la honte pour mon pays natale. L’accent parisien duquel j’étais tellement fière en France – que finalement, finalement on me voyait comme une vraie française – me grince aux oreilles. Et tant que j’essaie de m’adapter aux rhythmes et aux sons du français camerounais, cela sera toujours un dialecte étrange pour moi.
Ma grand-mère française a toujours voulu gâter mes désirs. Elle était toujours trop contente de m’envoyer mes biscuits Belin, mes Mikado, mes Coquelines. À Yaoundé, à Score, j’ai retrouvé toute l’alimentation française de mon bonheur. Mais j’avais envie de les rejetter. La France n’a peu en commun avec l’Afrique, et le fait que je pourrais me faire une France en miniature me détourne. Je n’ai pas envie de ma France maintenant – j’ai envie de l’Afrique.
En modifiant mon français pour être compris, je parle plus lentement, avec des phrases moins lyriques, plus directes, et avec des mots plus saccadés. Mais ce n’est pas, ce n’est pas le français à version simple. C’est – et j’insiste sur ce point pour m’en souvenir autant que pour le bénéfice des autres – un autre français. Je serai toujours française et j’aimerais toujours mon pays. Pour une patriote avec tant d’amour du pays, il n’ya rien de meilleur que cela – que de voir le côté néfaste, colonialiste, violent, déstructif ; bref, le côté qui a tant exploité ce pays. Je ne renie pas les pêchés de la France envers l’Afrique. Je les fais face, tous les jours. Mais je ne cherche pas à redresser les mauvais faits d’un pays. Je suis au Cameroun pour apprendre et pour donner de moi-même, le plus des deux que possible. Et je suis vraiment ravie d’être là.
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